Déserts médicaux : la Dr Anaïs Werestchack reçue à l’Assemblée nationale par Jean-François Rousset

Après avoir sillonné la France pendant un an pour exercer dans les déserts médicaux, la docteur Anaïs Werestchack a tiré la sonnette d’alarme. Avec son compagnon Brice Philippon, masseur-kinésithérapeute, elle a parcouru plus de 20.000 km et soigné plus de 5.000 patients en 2024, dont une quinzaine de jours à Camarès. Dans une lettre ouverte adressée aux députés, elle dénonce des conditions d’exercice de plus en plus précaires et un « système de soins en péril ». Ce mercredi, elle a été reçue à l’Assemblée nationale par le député Jean-François Rousset pour témoigner de son expérience et appeler à des mesures urgentes.

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Jean-François Rousset a reçu la Dr Anaïs Werestchack © Jean-François Rousset

Le député de la 3e circonscription de l’Aveyron, Jean-François Rousset, a reçu ce mercredi 5 février à l’Assemblée nationale la Dr Anaïs Werestchack, dans le cadre de son groupe de travail consacré à la santé. Cette rencontre a permis de mettre en lumière les enjeux du remplacement en médecine générale et les solutions à envisager pour favoriser l’installation de jeunes praticiens dans les territoires en tension.

Un besoin criant de mise en relation

Durant cet échange, Dr Anaïs Werestchack a partagé son expérience de Tour de France des remplacements en médecine générale, soulignant les difficultés rencontrées par les jeunes médecins pour trouver des opportunités de remplacement. « Il existe un véritable besoin de mise en relation des médecins remplaçants et remplacés », affirme le député Jean-François Rousset. Le recours aux outils numériques pourrait ainsi faciliter cette mise en relation et permettre aux jeunes diplômés de mieux cibler les zones en forte demande.

© Jean-François Rousset

Des conditions d’exercice à améliorer

Au-delà de la mise en relation, la question des conditions de travail des médecins remplaçants a également été abordée. « Nous devons, aux côtés des collectivités locales, créer les conditions du remplacement », poursuit le député. Cela passe notamment par des facilités de logement, une meilleure coordination entre les professionnels de santé et la création d’un répertoire de médecins spécialistes pour renforcer les liens entre généralistes et spécialistes. Certaines mesures récentes vont déjà dans ce sens, mais il reste encore beaucoup à faire pour améliorer le système.

Le remplacement comme tremplin vers l’installation

Le remplacement ne constitue pas seulement une solution temporaire face au manque de médecins. Il est également une étape essentielle dans le parcours des jeunes diplômés, leur permettant de découvrir différents territoires avant une installation définitive. « Le remplacement est aussi une étape transitoire dans le cursus des jeunes diplômés qui leur permet de découvrir certains territoires, comme le Sud Aveyron, pour leur donner envie de s’y installer », explique Jean-François Rousset.

© Jean-François Rousset

L’instauration de la quatrième année d’internat en médecine générale, votée en 2023 et applicable à partir de 2026 devrait contribuer à cette dynamique. « Cette mesure participera pleinement à l’irrigation de nos territoires par plus de 3 000 docteurs juniors qui pourront, par la suite, s’y installer », ajoute-t-il.

Cette rencontre a ainsi permis de réaffirmer l’importance du remplacement en tant qu’enjeu majeur de la médecine générale et d’esquisser des pistes pour encourager et faciliter l’installation de nouveaux médecins dans les zones sous-dotées.

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