Livré en 1971 par les Établissements Bousquet et Fils, concessionnaire Citroën à Saint-Affrique, à un client local, ce cabriolet DS 21 injection électronique Palm Beach fût le dernier de la trentaine d’exemplaires sortis des ateliers de Levallois-Perret du célèbre carrossier Henri Chapron (1886-1978), qui a apposé sa signature sur les plus belles autos d’avant et d’après-guerre.
Deux autres types de cabriolets DS déclinés par Chapron ont vu le jour, tels « La Croisette » (52 unités) ou encore « Le Caddy » (34 exemplaires).
Le bon de commande de la « Palm Beach », en date du 14 mai 1971, suivi de la facture du 29 juillet 1971, détaille toutes les caractéristiques et nombreuses options du véhicule : DS 21 IE – BVM – 139 ch SAE – capote électrique – radio « Becker » – accoudoirs avant et arrière – rétroviseurs électriques – roues à rayons – air conditionné…
La DS 21 IE Palm Beach cédera sa place en 1972 à la DS 23, avec seulement quatre cabriolets usine produits cette année-là, période au cours de laquelle la Citroën SM, une autre voiture mythique de la marque, sera commercialisée seulement de 1970 à 1975.
Un voyage jusqu’au célèbre musée espagnol
Depuis Saint-Affrique, cette « déesse des 30 glorieuses », à faible kilométrage, aurait connu quatre propriétaires pas seulement en France, avant d’appartenir au célèbre architecte britannique Norman Foster, passionné par ailleurs de voitures au design futuriste, qui a signé de nombreuses réalisations iconiques parmi lesquelles – quelle coïncidence ! – le spectaculaire Viaduc de Millau.
Apportée à la Fondation Norman Foster, cette « Palm Beach » est exposée au Musée Guggenheim d’art moderne de Bilbao (Espagne), sa traçabilité et son identification ayant été rendues possibles à partir des numéros de châssis et de carrosserie, ainsi qu’un échange avec l’assistant de Noëlle Chapron, fille d’Henri Chapron, vivant aux États-Unis.
Installés à Saint-Affrique depuis 1938 et également à Millau depuis 2003, les Établissements Bousquet et Fils, concessionnaires Citroën, aujourd’hui dirigés par Denis, arrière-petit-fils du fondateur André Bousquet, sont partenaires de SAVA, Sud Aveyron Véhicules Anciens, à l’initiative de ce reportage.
Cette sensibilité à l’égard de l’univers des passionnés de voitures anciennes se retrouve d’ailleurs au niveau de l’audience qui revient à Citroën au niveau national, comme le révèle l’étude 2024 de la FFVE (Fédération Française des Véhicules d’Époque), qui accorde à la marque la première place chez les collectionneurs de voitures (31%) ainsi que chez les utilitaires (37%).
Ainsi, à travers ce tableau et l’historique peu commun de cette voiture rarissime, depuis ses premiers tours de roues dans le Saint-Affricain jusqu’à son retour entre les mains de l’artisan de cette prestigieuse œuvre d’art qu’est le Viaduc, c’est par là même un peu le sud-Aveyron qui est exposé au musée Guggenheim de Bilbao.
SAVA sur Internet : sava-aveyron.fr
