Obélix, célèbre personnage de la bande dessinée française créée en 1959 par René Goscinny et Albert Uderzo, aurait-il sa propre représentation naturelle à Saint-Rome-de-Tarn ? C’est en effet ce que pourrait penser l’attentif et curieux promeneur découvrant l’étonnante cascade du moulin de l’Enne, près des jardins du Rustique et des Hortes.
La bourgade de Saint-Rome-de-Tarn, traversée par le ruisseau du Lévéjac, bénéficie depuis des siècles de cette précieuse ressource en eau. Véritable colonne vertébrale nourricière, elle a permis au fil du temps l’alimentation en eau potable, le blanchissage du linge grâce à ses lavoirs, ainsi que le fonctionnement des moulins, des tanneries et des mégisseries. Sur un parcours de 4 kilomètres avec un dénivelé de 135 mètres, ce cours d’eau riche en calcaire a façonné de superbes cascades, offrant parfois des images insolites.
L’une de ces cascades semble ainsi révéler de manière extraordinaire le visage d’Obélix, le célèbre tailleur de menhirs du village des irréductibles Gaulois. Cette formation naturelle affiche un visage marqué par d’abondantes larmes coulant sur ses joues. Quel pourrait donc être le motif de cette tristesse apparente ? Serait-ce l’absence momentanée de son fidèle ami Astérix, né exactement le même jour et à la même heure que lui ? Est-ce lié à la belle Falbala, fiancée à Tragicomix, pour qui Obélix a tant soupiré ? Ou encore, ces larmes expriment-elles plutôt la douce mélancolie suivant la dégustation gourmande d’un sanglier cuisiné à la sauce typique des Raspes ?
Ce mystère poétique pourrait aisément inspirer une nouvelle aventure pour les passionnés de bande dessinée, ou simplement offrir un moment d’évasion aux promeneurs désireux d’oublier momentanément un quotidien trop souvent assombri par les nuages de la violence. Peut-être suffit-il, comme le chantait Charles Trenet, d’un peu d’imagination pour trouver du merveilleux autour de nous : « C’est un jardin extraordinaire… ».
