La ligulaire de Sibérie se sent comme chez elle sur l’Aubrac !

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© PNR Aubrac

« L’Aubrac était déjà connu pour la présence de ligulaires de Sibérie. Désormais, on peut aussi dire qu’il abrite l’une des populations les plus importantes de France ! », en a conclu Bertrand Goguillon, chargé de mission Patrimoine naturel au Parc naturel régional de l’Aubrac.

Le mercredi 26 mars, il réunissait une vingtaine de membres du site Natura 2000 du plateau de l’Aubrac aveyronnais pour dresser le bilan des actions menées l’an passé. Parmi elles, un travail de suivi et de prospection de cette plante emblématique a apporté de très bonnes nouvelles.

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La ligulaire de Sibérie, un véritable fossile vivant

« La ligulaire de Sibérie est une espèce eurosibérienne d’origine asiatique, déjà présente lors de la dernière période glaciaire. On parle d’une relique glaciaire », explique la naturaliste Nathalie Blondel-Baur, qui a conduit cette étude en collaboration avec Benjamin Vivet.

« Aujourd’hui, il ne subsiste plus que quelques zones en France où elle parvient à se maintenir, principalement dans le Massif central. En régression à l’échelle européenne, elle est protégée par la Convention de Berne et considérée comme quasi menacée en France. Sa présence sur l’Aubrac a fortement contribué au classement de plusieurs sites en Natura 2000 », précise-t-elle.

Espèce rare et très localisée, la ligulaire de Sibérie forme de vastes populations, essentiellement dans les prairies marécageuses et tourbeuses.

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L’an dernier, pendant la période de floraison, les deux naturalistes ont suivi la plante sur les trois secteurs référencés de l’Aubrac aveyronnais, représentant environ 1,3 hectare. Ils ont constaté que la population se porte bien, avec près de 80 000 tiges florales dénombrées.

Ils ont également mené des prospections sur d’autres sites, où sa présence était connue mais non suivie, identifiant ainsi 10 nouveaux secteurs — soit près de 16 hectares supplémentaires — où les ligulaires se développent parfois en très grand nombre.

« Ce travail montre que sur l’Aubrac, la ligulaire de Sibérie bénéficie d’une dynamique d’expansion très positive. Il faudra en tenir compte pour assurer la poursuite de sa protection », s’est réjouie Geneviève Gasq-Barès, présidente du site Natura 2000.

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