La gare de Tournemire vedette du « Figaro Immobilier »

Le quotidien national publie ces jours-ci l’annonce de la vente de ce qu’il baptise « la gare du roquefort ». Cette gare, vendue en 1996 quand la SNCF a fait du tout TGV sa politique, reste le témoin d’une époque révolue, mais ne demande qu’à vivre autour d’un projet cohérent déjà en place.

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« Je vous propose à la vente dans la commune de Tournemire au pied du Causse du Larzac à 2,5 kilomètres de Roquefort-sur-Soulzon. Le bâtiment gare sur trois niveaux à rénover de 418 m². » L’annonce est agrémentée d’une photo de cette  gare de la ligne Béziers-Neussargues, mise en service en 1874, à l’époque glorieuse de la traction vapeur. 

J’y ai fait halte en compagnie d’une dizaine d’autres curieux, profitant de la proposition de l’association linguistique Eco-Metro pilotée par Fearghal McLaughlin, pour un rendez-vous britanico-ferroviaire gourmand.

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Coup de trompe amical pour amuser les enfants du groupe, et l’Inter-Cité a continué sa route sur sa voie unique vers Béziers avec promesse de nous reprendre deux heures plus tard pour le retour vers Millau.

Le temps était à la pluie, nous nous sommes réfugiés dans le bâtiment désert pour apprécier l’architecture d’un autre temps des bâtiments voyageurs surdimensionnés par rapport à la fréquentation (623 passagers en 2023).

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À l’extérieur, la halle marchandise qui a vu passer des milliers de tonnes de fromage et un château d’eau désuet complétaient ce décor qui aurait séduit Sergio Leone. Nous avons été accueillis par Arthur et Gwen, un couple de jeunes gens venus tenter l’aventure de faire vivre Le Brias, un bar-restaurant qui propose des spécialités locales déclinées sur le thème du bistrot ouvrier.

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Aventure qui se poursuit avec succès depuis trois ans, comme le confirme Arthur Mazeran, en partie grâce à la survie inespérée de la halte ferroviaire, car les clients viennent de Millau pour le repas des soirs, et de Béziers pour midi, sans le souci d’avoir à reprendre la voiture.

Pour ce qui est de l’offre immobilière, il faut bien reconnaître – l’annonce ne le cache pas – qu’il y a du travail. Les bâtiments, les toits en particulier, ont souffert, il y a un énorme chantier de mise aux normes de l’ensemble ainsi que sur les extérieurs.

Mais si l’on tombe amoureux de ce coin du Larzac, si, petit, on a aimé jouer au train miniature, et si l’on croit que le train reste un transport d’avenir, voilà la possibilité de faire revivre un élément patrimonial majeur de la région tout en se faisant plaisir.

Pour Arthur et Gwen l’aventure du Brias continuera à travers le bail commercial signé avec les actuels propriétaires des murs, ils espèrent même que les nouveaux propriétaires leur permettront de s’agrandir, car ils ont de l’ambition et ils ont montré que Tournemire pouvait être une halte gourmande et ferroviaire à la fois. 

Philippe Ollivier

Le Brias, place la gare, Tournemire : 06 21 13 20 06