Charlemagne le mystérieux et réputé jardinier saint-romain, ou le sacré Charlemagne saint-romain !

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Si la Saint Charlemagne est célébrée annuellement le 28 janvier, c’est le 18 mai qu’était fixé le jour de récompense pour les sages écoliers d’antan selon la tradition de l’Université de Paris. À Saint-Rome-de-Tarn, un certain Charlemagne a connu, lui aussi une certaine notoriété.

Dans l’un des albums photos de Jacques Galzin, cette photo des années 1920 annotée au dos par son père Jean-Marie : « Voyez que tous les passants regardent Sa Majesté Charlemagne ». Sur ce cliché, la place avec en fond un pan de la façade de l’hôtel du Commerce, le portail de l’Horloge et une partie de la maison Merle.

Au centre, un groupe de passants posant sur les marches des escaliers devant la statue de Mgr Affre et au premier plan sur la droite le dénommé Charlemagne. Mais qui était-il ? Cette image est l’une des rares représentations de ce personnage célèbre en son temps évoqué par Michel Loirette. Ce dernier, professeur de lettres, diplômé de la Sorbonne, dont la grand-mère paternelle mourut à Saint Rome en 1958, exerça dans différents établissements de la région parisienne.

C’est en 1998 qu’il publie « la Boîte brisée » un recueil de contes et légendes aveyronnaises avec cette précision : « Une œuvre de fiction, toute ressemblance et assimilation à des faits ou à des personnages existants ou ayant existé seraient pure coïncidence ». Il consacre un chapitre au saint-romain : « Charlemagne était un personnage bien connu dans la région, grand, à la silhouette légèrement voûtée, on le surnommait ainsi à cause de sa grande barbe. Il était marié et père d’une nombreuse progéniture ».

À Saint-Rome, comme de nombreux villageois il s’adonnait au jardinage. Une parcelle sur le site des Hortes, où ses mirifiques récoltes de légumes, fruits et primeurs au fil des saisons lui permettaient d’en proposer la vente. Présent sur les marchés d’alentour, leur qualité lui assurait même une certaine réputation. Toutefois, dans sa clientèle, aucun villageois.

Était ce une certaine jalousie ? Que nenni ! Mais dans les années 1920, pas encore de réseau collectant les eaux usées, alors dès l’aube, pour chaque maisonnée, c’était la corvée des « pissadous » ces seaux d’aisance, émaillés ou non, amenés vidés vers les dépotoirs du Ravelin ou de la Gourgue. Pour tous, excepté pour ledit Charlemagne qui avait été vu aller déposer dans son enclos ce fertilisant extraordinaire et bon marché.

Un amendement, toutefois ragoûtant pour les consommateurs informés de cette culture bio ! Autres informations, sur le cliché, en façade de la tour de l’horloge les panneaux publicitaires concernant des apéritifs, une banque et (superflu) des engrais Saint-Gobain ou Superphosphates !

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