Il y a des journées qui marquent une saison. D’autres qui marquent un club. Et puis il y a celles qui, comme ce dimanche 25 mai, entrent directement dans la légende. Sous un soleil digne des grands rendez-vous et devant près de 3.000 supporters chauffés à blanc, le Rodez Rugby n’avait pas le droit à l’erreur. Ce 1/16e de finale retour face à la valeureuse formation de l’Isle-sur-Vienne, c’était plus qu’un match : c’était un tournant. Un pari sur l’avenir. Et les Ruthénois l’ont brillamment relevé. Score final : 47 à 14. Le plus beau des passeports pour la Fédérale 2.
Une entame sérieuse, une domination sans partage
Le match commence pourtant sur une note un brin stressante : un coup d’envoi direct en touche. Mais il en fallait bien plus pour ébranler les ambitions locales. La première mêlée donnait déjà le ton : domination sans équivoque et pénalité obtenue dans la foulée. Une séquence symbolique de l’après-midi.
Dans le sillage d’un Vaffier impérial à la baguette comme au pied, Rodez construisait méthodiquement son avance. Deux pénalités (17e, 24e), puis un essai somptueux d’école à la 27e : ouverture de Vaffier, relance de Delcayre, finition de Bel en coin. Tout y était. À la pause, le tableau d’affichage affichait un rassurant 14-0, et surtout une impression de contrôle total.
Un retour des vestiaires en fanfare
Contrairement au match aller où les Hauts-Viennois avaient mis la pression d’entrée, ce sont les Aveyronnais qui allaient immédiatement faire basculer la rencontre. Dès la 42e minute, un bijou d’action collective : franchissements de Christophe et Riols, passe au pied lumineuse de Vaffier pour Bel, puis transmission millimétrée pour Schramm. L’essai du KO. 21-0, transformation incluse.
Même lorsque Isle réagit (essai d’Herrera à la 52e), Rodez ne tremble pas. Trois minutes plus tard, c’est Miquel, intenable, qui allume une nouvelle mèche et permet à Bel de signer un doublé : 28-7.
Un récital jusqu’au bout
Le reste n’est qu’un feu d’artifice. Un essai en funambule de Moulin (68e), un raid solitaire de Miquel conclu entre les perches par Christophe (70e), et un dernier essai du même Christophe dans une ambiance de liesse absolue à la 80e. Même réduits à 13 en fin de match, les Ruthénois n’ont jamais tremblé. L’essai de Jacqmart pour Isle (78e) n’était qu’anecdotique.
Une accession méritée, une émotion immense
Le coup de sifflet final déclenche une explosion de joie. Larmes, sourires, accolades… Paul-Lignon n’a jamais aussi bien porté son surnom de chaudron. Staff, joueurs, dirigeants, supporters : toute la grande famille ruthénoise célèbre cette accession en Fédérale 2 comme elle le mérite.
Il faut saluer la performance collective, la maîtrise tactique, l’engagement de tous. Ce groupe a grandi, mûri, et prouvé qu’il avait l’étoffe d’un club ambitieux.
Et maintenant ?
Le rêve ne s’arrête pas là. Dimanche prochain, Rodez retrouvera le club basque de Larressore pour un nouveau chapitre, celui des huitièmes de finale du championnat de France. L’objectif initial est atteint. Mais l’envie d’écrire encore plus grand, encore plus haut, est bien là. Rodez a déjà répondu à bien des défis cette saison. Un de plus ? Chiche.