À Rodez, les éleveurs en colère face à la prédation du loup

Face à la recrudescence des attaques de loups en Aveyron, les syndicats agricoles FDSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) ont manifesté ce mardi devant la préfecture de Rodez. À travers un geste fort, ils ont déposé le cadavre d’un veau, victime d’une attaque survenue dimanche à Golinhac, pour alerter les pouvoirs publics sur l’urgence de la situation.

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Depuis plusieurs semaines, les éleveurs aveyronnais font face à une série d’attaques de la faune sauvage, particulièrement des loups et des vautours. Une dizaine d’événements qualifiés de « Loup Non Écarté » ont été recensés récemment dans le département, causant des pertes importantes dans les troupeaux.

La colère gronde dans les campagnes. Pour la FDSEA et les JA, l’État doit agir rapidement. « Réintroduction ne doit pas rimer avec invasion sans contrôle », ont rappelé les représentants syndicaux, déplorant une situation devenue « incontrôlable », non seulement avec les loups, mais aussi avec les vautours, sangliers et cervidés, dont la prolifération engendre des dégâts croissants.

Au cœur des revendications : la possibilité pour les éleveurs de se défendre. Si la loi reconnaît que les troupeaux bovins, équins et asins ne peuvent être totalement protégés et autorise des tirs de défense sous conditions, les syndicats dénoncent la suspension actuelle de ces mesures, en attente d’un nouvel arrêté ministériel. « Inacceptable », tranchent la FDSEA et les JA, qui demandent la reprise immédiate des tirs de défense simple, seul moyen légal aujourd’hui pour faire face aux prédateurs.

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Au-delà des pertes directes, les éleveurs alertent aussi sur les conséquences indirectes des attaques : avortements, changements de comportements, stress des animaux, risques accrus pour les hommes. « L’élevage extensif, pourtant essentiel à la préservation des milieux ouverts, est mis en péril », insistent les manifestants.

Les syndicats réclament une simplification des démarches administratives et des mesures concrètes pour assurer la pérennité de l’élevage en Aveyron. Ils exhortent l’État à respecter ses engagements et à protéger un secteur clé pour la vitalité des territoires ruraux.