Depuis plusieurs semaines, les éleveurs du Larzac vivent un cauchemar. Trente animaux ont été tués ou grièvement blessés par des loups dans le secteur depuis le 30 avril, soit un tous les deux jours. Le phénomène ne cesse de s’aggraver, plongeant les éleveurs aveyronnais dans une angoisse permanente, alors même qu’ils doivent déjà affronter un quotidien difficile.
Un piège photo installé par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) a récemment capté l’image d’un loup, confirmant la présence du prédateur sur le Larzac. Plus au nord du département, trois veaux ont également été retrouvés morts à la suite d’attaques similaires. Le nombre total de victimes en Aveyron s’élève déjà à 260 pour l’année 2024.
Une situation régionale « alarmante »
Au-delà de l’Aveyron, toute l’Occitanie est touchée. En Lozère, plus de 70 animaux – dont 11 bovins – ont succombé aux attaques depuis le début de l’année. Deux loups ont été abattus récemment sur le Causse Méjean, redonnant un peu d’espoir aux éleveurs locaux. Le département du Gard, quant à lui, recense déjà une cinquantaine d’attaques, et une vingtaine de victimes ont été signalées dans l’Hérault, où la présence d’au moins un loup a été photographiée sur le Larzac.
À l’échelle nationale, 11 224 animaux ont été tués ou blessés par des loups en 2024, dont 1 170 en Occitanie. Selon un rapport de 2022 de la députée Émilie Bonnivard, le coût global de la politique de gestion du loup s’élève à environ 60 millions d’euros de dépenses publiques, auxquels s’ajoutent 8 millions d’euros à la charge directe des éleveurs.
Appel à des mesures fortes et immédiates
Face à cette « situation intenable », le Cercle 12, association membre du collectif Pâturage et Biodiversité, appelle les autorités à réagir d’urgence. Le collectif demande à la préfecture de mandater sans délai les louvetiers et la brigade loup sur le Larzac afin de neutraliser les prédateurs responsables. Il encourage également les éleveurs à demander des autorisations de tir de défense auprès de la DDT (Direction Départementale des Territoires), même par délégation à des chasseurs titulaires du permis.
Dans un communiqué récemment adressé à la ministre de la Transition écologique, le collectif interpelle l’État après l’abaissement du statut de protection du loup. Il réclame un passage rapide des tirs de défense aux tirs de régulation, pour prévenir les prédations plutôt que d’en subir les conséquences.
Le pastoralisme en danger
« Nous refusons de croire qu’au XXIe siècle, avec toutes les technologies dont nous disposons, nous soyons incapables de protéger nos troupeaux », s’indigne le collectif. Alors que 2026 a été proclamée Année internationale du pastoralisme par les Nations Unies, les éleveurs attendent un véritable engagement de la part des pouvoirs publics pour défendre ce pilier de l’agriculture de montagne.
« Ce n’est pas seulement une question de biodiversité ou de statistiques, conclut le communiqué, c’est une question de survie pour les éleveurs et d’avenir pour notre agriculture. »