Un peu à l’image des marchés boursiers avec leurs fluctuations et tractations, les marchés hebdomadaires de la place du Ravelin ne cessent de « monter en température ». Mardi 2 juillet, les quatorze commerçants présents avaient le sentiment d’un véritable coup de chaud, après une première alerte dès le 25 juin. Le thermomètre grimpe, et le mot « canicule » est sur toutes les lèvres.
Vendeurs, acheteurs, flâneurs… tous cherchent désespérément un coin d’ombre pour échapper à la fournaise. Parmi les fidèles du marché, Édouard Saquet, producteur installé aux Serres de la Muse, à Saint-Hippolyte (commune de Montjaux), fait face avec pragmatisme à cette situation météorologique exceptionnelle. « Notre exploitation familiale, fondée par mon père Jean-Claude, vient de fêter ses 42 ans. Nous proposons toute l’année des plants de légumes, des aromatiques, des fleurs, avec des pics d’activité selon les saisons. Nous sommes présents sur les marchés de Saint-Rome-de-Tarn le mardi, de Millau le vendredi et de Saint-Affrique le samedi. »
Mais cette année, la donne a changé. « Avec cette vague de chaleur bien plus précoce et bien plus intense que d’habitude, il a fallu prendre des décisions. Dans nos serres, c’est devenu insoutenable. Nous avons temporairement désactivé notre boutique en ligne pour nous concentrer exclusivement sur les marchés physiques. »
En ce moment, les légumes frais ont la cote, notamment les salades, les herbes et les plants aromatiques. « Nous surveillons chaque jour le niveau du ruisseau de la Muse. Habituellement à 50 cm, il est tombé ce matin à 25. Déjà, il y a quelques années, son lit s’était asséché sur plus d’un kilomètre, mais c’était en fin d’été… Aujourd’hui, on est début juillet. On vit au jour le jour, en espérant pouvoir continuer à proposer nos produits tout l’été. »